Les échos des armes et le fracas des bottes continuent de résonner dans l’Est de la République Démocratique du Congo. La guerre, qui déchire cette région depuis des années, sème le désespoir et fragilise le tissu social. Face à cette situation, l’organisation 3TAMIS a mobilisé des artistes autour d’un projet porteur d’espérance : Kimia, qui signifie « calme » ou « paix » en swahili.
Lancé officiellement le week-end dernier, ce film se veut un cri du cœur et un appel à l’espérance dans une période marquée par la violence et l’incertitude.
Chaque jour, les habitants de Bukavu se réveillent avec le rêve d’une vie meilleure, mais cet espoir s’effrite face à la persistance du conflit. Quand tombe la nuit, la peur et l’inquiétude reprennent leurs droits.
Dans ce contexte, le film Kimia apparaît comme une œuvre symbolique, un appel vibrant à la réconciliation et au retour à la paix.
« Il est urgent de sensibiliser le monde à la souffrance des habitants. Ce film de fiction est une alerte destinée non seulement aux décideurs, mais aussi à tous ceux qui peuvent agir par solidarité et résilience », explique la réalisatrice Gloria Chabene.
Présent lors de la projection, Janvier Mizo Kabare a salué la détermination et la créativité ayant permis la réalisation de cette œuvre.
« Participer à de tels événements, c’est contribuer à l’éducation de notre société. Cette œuvre porte des messages captivants en cette période de rupture de la paix », a-t-il déclaré.
Écrit par Daniel Mushagalusa, Kimia s’inscrit dans le cadre du projet Jeunesse Créative exécuté par Uwezo Afrika Initiative avec le financement de l’agence Belge de Développement « Enabel ». Cette production marque une étape importante pour le cinéma local et illustre la vitalité culturelle de Bukavu. Le film fait partie des œuvres sélectionnées pour le festival Mashariki, prévu prochainement au Rwanda.
Depuis plus de dix ans, l’asbl 3TAMIS accompagne les jeunes dans la découverte et la pratique des métiers du cinéma. À travers Kimia, cette structure poursuit son engagement à promouvoir des récits porteurs de sens et d’espoir dans une région en quête de paix.
Christian BUZANGU